Débarquement soudain

Asgard... La capitale viking. Je ne pourrais point dire mon ébahissement intérieur lorsque je l'aperçus. Grande, tant en superficie qu'en hauteur. Mais ce n'était que des détails, toute les grandes villes étaient de cette taille. Non, ce sentiment venait plutôt des murs défensif... Ils ressemblaient à des montagnes et le mot n'était pas du tout exagéré.

Cela faisait environ trois ou quatre jours que mon navire était en mer avec mon escorte. Le climat était frais voir froid, mais seul les marins s'en plaignaient. Les cales étaient chargées de spécialité de la Grèce, bijoux, épices, huiles, olives, tissus et encore beaucoup de présents, sans parler des pierres précieuses.

J'avais organisé ce voyage pour traiter avec les Vikings, plus particulièrement à leur reine. Une reine ? C'était une première de rencontrer la chef des Vikings...Les Hommes sont beaucoup plus abordables : on boit toute la nuit et on signe. Ici la situation se présentait différemment. J'étais vêtu d'un simple toge, noir avec uniquement mon glaive accroché à ma ceinture, simple précaution. Mon cortège ne se constituait que de spartiates, tous vêtu de toges rouge et armé de la même manière. Le vent soufflait, gelait les cordes inutilisé.

Le capitaine vint à moi pour m'annoncer :

"Nous arriverons au port mon roi."

"C'est parfait. Amarrez le bateaux nous débarquerons. Mais avant, annoncez qui nous sommes et pourquoi nous sommes là, c'est à-dire rencontrer la Reine. Pas un mot de plus, il y a des oreilles indiscrètes dans un port."lui répondis-je.

Il se contenta d'un hochement de tête en signe d'approbation. Une dizaine de minutes plus tard, je foula la terre viking, peuple barbare d'après certains écrits. Mes hommes m'aidèrent à transporter les biens. Je portais un énorme sac sur le dos. Nous nous dirigeâmes jusqu'aux portes de la forteresse où quelques soldats vinrent à ma rencontre. Je regarda leur commandant dans les yeux et lui annonça :

"Je souhaiterais m'entretenir avec votre Reine dès que celle-ci voudra bien nous recevoir. Mes soldats et moi même sommes prêt à enlever nos armes si Sa majesté le demande. Le sujet de notre rencontre ne vous regarde pas pour le moment du moins et annoncez lui que le Roi de Grèce attend à ses portes."

C'était à peu près les réponses que voulait savoir n'importe quel dirigeant de royaume. Après mon petit discours, je lui envoya un sourire annonçant que c'était tout pour le moment et qu'il était temps pour lui de partir.

En attendant une réaction de la Reine, je permis à mes spartiates de lâcher les biens délicatement et de prendre une pause sur les rochers. Certains s'entrainèrent gentillement, d'autres mangèrent et le reste attendirent tranquillement. je faisais partis du dernier groupe. Mon sac à côté de moi. Le conseil n'était pas très d'accord pour emporter ce dernier sac, mais les ignorer peut être des fois mieux que d'écouter leur soi-disant sages conseils...

Les soldats de la forteresse d'Asgard aperçurent les bateaux grecs bien avant qu'ils n'accostent leur terre Viking. Ils s'approchèrent, le chef Varinor de cette petite troupe se détacha du groupe et s'avança vers celui qui prétendait être le Roi de la belle Grèce.
Un peu intrigué par la jeunesse de l'homme, il le dévisagea de la tête au pied, puis se reppela de l'age de sa propre Reine. L'homme écouta les propos du Roi avec attention, puis se trouna vers l'un de ses hommes, coureur rapide et endurant, il ferait l'affaire pour trouver la Reine. En un regard le messager partit, tantôt devalant, tantôt montant les collines voisines de la forteresse.
Varinor reporta ensuite son attention sur le Roi Grec et inclina légèrement la tête.

"Notre Reine ne devrait pas tarder, en attendant nous vous souhaitons la bienvenue sur nos terres barbares.

En prononçant ce dernier mot, une étincelle passa dans le regard du chef et un petit sourire s'afficha discrètement sur ses fines lèvres.

Je galopai tranquilement sur mon puissant cheval noir lorsque j'aperçut des voilures. Non, ce n'était aucunement les drakkars vinkings. Ces bateaux étaient plutôt originaire de l'est, voire de la Méditerranée. Je fis partir Snorre, mon cheval. Il portait bien son nom qui signifiait "celui qui combat". L'animal monta haut les antérieurs et avala à toute allure les quelques kilomètres qui nous séparaient d'Asgard. En chemin, j'aperçus un soldat. J'arretai Snorre à côté du guerrier qui m'explica, à moitié essouflé que le Roi de Grèce était présent sur nos terres. Je n'eus pas le temps d'entendre la suite, j'étais déjà repartie, laissant derrière moi le brave soldat, décontenancé par ma fougue.
A quoi pouvait bien ressemblait un Grec? A vrai dire, je n'avais jamais quitter mon pays et encore moins rencontré d'autres rois que le mien. De l'écume commençait à apparaitre sur les flancs de mon cheval quand nous arrivâmes près des navires de Grèce. J'avais donc raison, ils venaient bien de la Méditerranée. Fière de moi, je descendis souplement de Snorre, faisant voler ma cape et mes cheveux par la même occasion. Je confiai le fougueux destrier au capitaine des soldats qui étaient présent et m'avançai, curieuse vers les nouveaux venus qui ne m'avait encore surement pas vu arriver.
Vêtue d'une simple chemise au col en fourrure, je remarquai que leurs petits pagnes ne devaient pas leur porter bien chaud. Cette pensée fit s'afficher un discret sourire sur mon visage encore très jeune.
J'avais l'habitude de ne pas me faire croire quand j'annonçai que j'étais Reine, mais je ne me laissai pas pour autant marcher sur les pieds. Bien décidée à accueillir ces grecs dans la forteresse, j'adoptai une allure plutôt amicale.

Mes hommes étaient occupé à de multiples tâches tandis que le capitaine me parlait. Je lui rendis son sourire avant de lui répondre :

"Merci à toi Viking."

Nous attendions tous l'arrivée de la Reine avec impatience. Je grattais le sol pendant que le vent froid nous mordait la chair. Aucun de mes frères d'armes ne montra qu'il avait avait froid, peut-être étais-ce qu'il n'avait vraiment pas froid... Les falaises se faisaient ronger à l'usure par les vagues. Ces côtes ne ressemblaient en aucun cas à celle de la Grèce. Celles-ci se trouvaient être beaucoup plus grandes, beaucoup plus tranchantes... Des centaines de petits rochers dépassaient à peine en bordure de falaises prêt à vous accueillir et à vous garder...

Puis au bout d'un moment, j'aperçus une femme arriver à cheval, très rapidement. Elle donnait son cheval comme ça au capitaine, alors que les femmes, dans les civilisations barbares étaient inférieurs. Tout portait à croire que cette jeune femme, plus jeune que je l'avais imaginé, était la Reine. Mais peut-être que c'était une guerrière aussi, car étant donné qu'une femme est au pouvoir, l'égalité entre les deux sexes était désormais de rigueur. Je la considéra comme la Reine de ce vaillant peuple barbares et lui dit :

"Bien le bonjour noble Reine, je suis Kratos, roi de Grèce."

Je m'inclinais devant elle tout en lui prononçant ces paroles.

Varinor prit le cheval d'ébène par la bride, serrant les doigts sur les rênes pour qu'il ne s'échappe pas. Il posa une main douce, mais ferme sur son encolure pour le calmer.

"Tout doux mon beau, tout doux..."

Décidément ce cheval ne tenait pas en place dès que la Reine n'était pas auprès de lui pensa le guerrier viking. Il jeta un coup d'oeil sur la jeune femme qui s'approchait des Grecs.

Je m'approchait tranquilement de l'homme qui se trouvait être le Roi de la belle et douce Grèce. Il s'inclina devant moi, me faisant sourire.
"Noble Reine" me dit il...Mon sourire s'étira d'avantage. D'un signe de la main je lui fis signe de se redresser. Je n'étais pas du genre à ce que tout le monde tombe à mes pieds et exécute le moindre de mes désirs. J'étais avant tout la Reine des Vikings, peuple qui ne respectait pas toutes les règles ou toutes les obligeances. Je posai un regard sur les guerriers étrangers, ils résistaient plutôt bien à la température nettement inférieure qu'à celle de leur pays.
Je reposai ensuite mon attention sur le Roi, Kratos. J'inclinai la tête en guise de salut :

"Bienvenue en pays scandinave, Roi de Grèce. Je ne cache pas ma surprise de vous voir ici sur mes terres. Qu'est-ce qu'il vous amène donc? "

Je me posai tellement de questions que j'en avais oublié de me présenter. Me rendant compte de mon erreur, je mis une main sur ma bouche et déclarai :

"Oups ! J'ai oublié de me présenter ! Pardonnez-moi, je n'ai pas encore l'habitude...Je m'appelle Jill Thorgal."

En prononçant mon nom, j'inclinai de nouveau la tête. Puis, me redressant j'invita Kratos à me suivre.

" Ca doit être assez dépaysant pour vous, venez vous réchauffer à l'intérieur. "

Je regardai la garde des remparts et inclinai la tête, leur faisant signe que tout allait bien et qu'ils pouvaient reprendre leur travail.
Je me rapprochai de Snorre et le pris par les rênes, remerciant grandement Varinor. Celui-ci me répondit en s'inclinant :

"C'est tout à fait normal ma Reine. Êtes-vous sûre de rentrer seule? "

Pour toute réponse je lui souris et commençai à avancer. Puis, je me retournai vers les Grecs et leur lançai :

" Je vous conseille de me suivre "

Snorre m'emboita le pas et se dirigea vers le grand pont levis, abaissé.

Je regardai la Reine viking avec intérêt. Son cheval se comportait bizarrement lorsqu'elle se dirigea vers nous, comme si elle seul ne pouvait le contrôler. Elle devait être une formidable cavalière. Puis je lui répondis :

"Oui j'avoue que vous devez vous poser certaines questions de ma venue ici, jusque dans vos terres. Mais je préfère parler de cela avec le moins d'oreilles possible."

Puis un sourire en coin étira mes lèvres lorsqu'elle s'excusa pour se présenter.

"Ce n'est pas la peine de vous excuser, vous êtes ici chez vous et je sais ce que c'est de ne pas avoir l'habitude, je serais bien le dernier à vous blâmer. Enchanté Reine Jill Thorgal.
Oui c'est assez dépaysant en effet, vos terres sont très différentes des miennes,et très belles également."

Je vis qu'elle commençait à partir pour entrer dans la ville et lui emboîta le pas lorsqu'elle invita mes hommes et moi même de la suivre. Nous la suivîmes donc dans la ville, et je contempla les habitations, les routes, les murs qui m'impressionnaient beaucoup. Comment des Hommes auraient-ils pu tailler des remparts dans la montagne elle même !

Il veut me parler seul à seul. Serait-ce dans le but d'une entente ? Comme me l'avait confié Amanon ?

" Et bien on devrait trouver une pièce inocupée dans le chateau. "

Lui aussi n'avait apparemment pas l'habitude de se présenter systématiquement. D'ailleurs il semble plutôt jeune, bien qu'un peu plus âgé que moi je pense. Je me rappelle d'Amanon qui m'avait décrit les terres de Grèce et hoche la tête en entendant la remarque de Kratos.

" Je veux bien vous croire, votre chef de guerre, Amanon me semble-t-il, m'a détaillé votre pays si différent du mien.

Je souris lorsque le Roi Grec me rejoint et m'emboite le pas. Je le dirige, lui et ses hommes, dans le dédal des rues d'Asgard. Les gens rentrent dans leurs habitations à notre vue, bien qu'ils n'ont rien à craindre.
Quelques minutes plus tard, nous arrivons au pied du bâtiment principal de cette forteresse, le chateau en lui même. Ses murs sont presque aussi épais que ceux de la muraille et ses tours sont vertigineusement impressionantes. J'ordonne aux gardes de nous laisser entrer dans la cour. Je me dirige d'abord vers mes écuries où je confie Snorre à mon palfrenier. Je remercie celui-ci d'un mouvement de tête et ressors pour m'occuper des nouveaux arrivants.
Je les regarde et me dirige vers l'entrée, les invitant à me suivre.

" Venez, entrez ! "

Je fis une mine étonnée en entendant le nom d'Amanon.

"Vous avez rencontré mon chef de guerre ?"

J'approuvai d'un signe de tête ce qu'avait dit Amanon.

"C'est vrai que ce n'est pas du tout pareil, mais bon j'aime le changement."

Lorsque nous entrâmes dans la cité, ce fut un choc. La ville n'étais pas du tout faite comme celles de Grèce. Les gens rentraient dans leur habitation, avaient-ils peur ? Je le pensais mais si ils regardaient autour d'eux, aussi peu d'hommes attaquant une capitale n'avaient aucune chance de survivre...
Lorsqu'elle nous invitâmes à entrer, c'est ce que nous fîmes sans qu'elle n'ait à le répéter.

Je regarde Kratos et hoche de la tête affirmativement, un peu surprise qu'il ne le sache pas.

" Bien sûr, pendant que je me promenais avec Snorre sur les terres russes, je l'ai trouvé, complètement gelé et sa monture à bout de force ! "

Je lui souris, puis me concentre sur le chemin à prendre. En ouvrant les portes du chateau d'Asgard, on peut voir un immense hall au carrelage gris foncé, venant d'une pierre polie de la région. Une grande table est posée en son centre et de grandes fenêtres vitrées laisse la lumière envahir cet endroit.
Je regarde les guerriers Grecs, puis m'adresse à leur Roi :

" Je vous propose de monter dans mes appartements, vos hommes êuvent rester ici. "

Je m'adresse ensuite à ceux-ci :

" Si vous avez faim ou soif ou quoique ce soit d'autre, vous pouvez le demander à n'importe qui. "

Je reporte ensuite mon attention sur Kratos, attendant sa décision.

Amanon en terre Russes ? Quelle idée. Enfin bon je ne m'attardai pas sur ce détail, je me contentai de répondre.

"Je ne savais pas..."

Le château d'extérieur était très beau déjà, mais l'intérieur, bien que le sol donnait un air froid les vitres réchauffé le tout donnant une ambiance plutôt chaleureuse.

"Avant de monter, je vais quand même vous offrir ce que j'ai ramené de Grèce."

Je fis signe à mes soldats d'avancer pour déposer tout les cadeaux qu'ils transportaient sur leurs épaules depuis le début. Des amphore d'olive, d'huile, des coffres de tissus, plus ou moins chauds et encore beaucoup plus. Sauf mon sac resta sur mes épaules. Mes hommes allèrent ensuite se mettre près du feu car le froid commençait vraiment à se faire sentir aux bouts de leurs pieds.

Il ne savait pas ? Tiens ... c'est bizarre. Je fronce les yeux et réponds :

" Oui, il m'a même confié que c'est vous qui l'avez envoyé "

Je remarque que le Roi regarde très attentivement tout le chateau depuis qu'il est arrivé. Cela me fait sourire et je regarde fièrement aussi les décors de ce hall.
Puis, c'est avec surprise que je découvre des présents venus tout droit de Grèce. Des habits et de la nourriture. Je fais les gros yeux devant tout ceci et regarde Kratos avec effarement :

" Je ... Vous ... vous n'étiez pas obliger de faire tout cela ! Je vous remercie, même si je suis assez surprise par votre geste. "

Je regarde ensuite les soldats du Roi se diriger vers la cheminée pour se réchauffer. Je me retourne par la suite vers Kratos et remarque son sac qu'il porte encore sur son épaule. Intriguée, je fronce les sourcils et lui parle à voix basse, bien que personne ne fut à nos côtés.

" Qu'est-ce que c'est ? "

Ma curiosité reprend encore le dessus et je ne me rends pas compte que ce n'est pas des manières de parler ainsi à un Roi. Je me rends compte de ma maladresse l'instant d'après et baisse la tête.

" Je vous prie de m'excuser pour ma curiosité parfois trop débordante "

Ma mine étonnée revint après avoir entendu ces paroles.

"Ah bon ? Je suis amnésique alors, je n'en ai aucun souvenir."

Un petit sourire s'afficha sur mes lèvres quand j'aperçus sa mine surprise. Il fallait avouer qu'il y avait pas mal de choses là.

"Si j'étais obligé, le protocole. J'avoue que j'avais envie de me ramener avec rien du tout... Si vous ne voulez pas tout ça je les reprend et je les offrirai à qui voudra tout ceci."

Je me mis à rire doucement pour que mes spartiates ne se retournent pas. Je lui offris un grand sourire.

"Non ça me fais plaisir de vous offrir tout ça, vraiment."

Je posa mes armes dans un coin de la pièce et fronça les sourcils lorsqu'elle me posa la question.

"C'est un sac, avec des cadeaux dedans que mon peuple ne voulait pas que j'amène, mais bon si je suis Roi je fas ce que je veux après tout."

Je lui lança un clin d'œil en disant cela et mis mon index sur mes lèvres, reprenant un visage neutre.

"Cessez de vous excuser s'il vous plait. Vous êtes ici chez vous et c'est tout naturel de vouloir savoir ce que contient mon sac. Mais pas ici."

" J'ai peut être mal compris alors ... "

Je ne veux pas m'attarder sur ce sujet, de peur qu'Amanon ait des ennuis.
Je suis aussi très surprise par la réaction du Roi, qui fait mine d'avoir été contraint d'avoir apporté ces cadeaux pour moi. Puis, il se met à rire et je comprends alors avec soulagement que c'est une plaisanterie. Je l'imite en souriant et hoche de la tête quand il me parle.

" Et bien je vous remercie beaucoup ! "

Puis, j'écoute avec attention ce qu'il me dit à propos de ce fameux sac. Quelque chose que son peuple ne veut pas qu'il m'apporte ?! Qu'est-ce que cela peut bien être ?! Je me tais en voyant son signe et regarde autour de nous pour vérifier que personne ne nous entend.

" D'accord, alors venez, je vais vous mener à ma chambre où nous serons tranquilles. "

Je regarde une dernière fois les spartiates aglutinés autour du feu et me dirige vers un grand escalier taillé dans une pierre blanche. Je monte plusieurs étages et m'arrête au dernier, me dirigeant vers une grosse porte en bois.

" Nous y voilà ! "

"Je verrais avec lui alors dès son retour."

Je lui adressa un petit sourire avant de lui répondre.

"Vous n'avez pas à me remercier, c'est bien normal. Cela aurait été impolie de ma part d'être venu les mains vide."

Je regarda une dernière fois également mes soldats, agglutinés devant le feu en train de se réchauffer. J'approuvai ses paroles avec un signe de tête, décidant qu'il était préférable de parler à l'abri d'oreilles indiscrètes.

"Je vous suis."

Pendant tout le trajet, j'examinais les couloirs, les escaliers. L'architecture viking était très différente de la grecque, mais très belle. Nous montâmes les escaliers, me demandant combien d'étage il pouvait y avoir. Une fois arrivée, je m'arrêtai sur ses talons, en lui souriant.

"Très belle visite guidée."

Je ne rajoute pas un mot après ses paroles, ne voulant pas être trop "lourde". Pendant le petit trajet, je le vois observer tout : la décoration, l'architecture ... Je souris et continue de monter ces escaliers qui doivent lui sembler interminables.
Il s'arrête derrière moi devant la porte de ma chambre. Je le regarde et m'excuse encore.

" J'aurais peut être du vous faire visiter plus en détails...Je suis désolée. "

Puis, pour couper court à toute réplique, j'ouvre la lourde porte en bois finement décorée. Des motifs Vikings avaient été gravés dans le bois sombre de cette porte et la rendait particulière. Une fois ouverte, elle laissait découvrir une vaste chambre avec un immense lit aux chaudes couvertures. Une grande fenêtre laisse passer la puissante lumière de l'extérieur. J'avance dans la pièce, me dirigeant vers des fauteuils aux allures confortables.

" Je vous en prie, installez vous "

Sans attendre sa réaction, je m'asseois dans un des fauteuils, les jambes repliées contre moi, dans une position pas très convenable en présence d'un Roi.

Je ris une nouvelle fois. Elle s'excusait encore...

"Vous n'avez pas compris ce que je vous ai demandé ? Ne pas vous excuser. J'ai dit ça car l'escalier montait haut et ça me paraissait long c'est tout, je n'ai fait aucun reproche. J'ai appris une chose en tant que Roi, et ça évite pas mal d'ennuis après alors écoutez moi : Une Reine ou un Roi ne s'excuse jamais, et pour éviter d'avoir à le dire si on le pense vraiment, soyez juste envers votre peuple, c'est tout."

J'entrai timidement dans sa chambre. Après tout c'était un pièce personnelle après tout, une simple salle de réunion aurait été suffisante. Je me surpris, peut-être pour la première fois de rougir. J'en fus honteux, mon côté soldat me l'interdisais... Je m'installai avec délicatesse sur le fauteuil, un sourire gêné aux lèvres.

"Merci." répondis-je simplement.

J'écoute avec attention tout ce que me dis Kratos et baisse la tête en soupirant.

" Vous avez raison, j'essayerais de ne plus faire cette erreur à l'avenir ... "

Je le vois rire encore une fois, puis remarque en entrant qu'il rougit, surement gêné d'être dans un endroit aussi intime.

" Ne vous inquiétez pas, ça ne me gêne pas du tout que vous soyez dans cet endroit. Je n'y suis pas encore bien habituée et de toute façon, je suis sûre que l'on sera tranquille ici. "

Il s'assit, toujours aussi gêné. Je lui souris pour essayer de le détendre et m'installe plus convenablement dans le fauteuil, les jambes croisées, le dos contre le dossier en cuir.

" Alors, qu'est-ce qui vous amène si loin de chez vous ? "

Je regarde autour de moi, cherchant des verres.

" Vous voulez boire quelque chose peut être ? "

"Et vous n'avez pas non plus à baisser la tête. Je vous dis cela car j'ai fait ces erreurs et j'ai failli n'être qu'un tas d'ossements par la suite. J'ai changé de comportement envers mon peuple et depuis ça va beaucoup mieux de ce côté là."

Suite à ces paroles qui voulaient se faire réconfortante, je lui répondis :

"Ça ne vous dérange pas mais moi un peu, de plus si un serviteur devait passer ici, les rumeurs commenceraient à courir dans votre ville."

Je finis par me détendre enfin, puis posai le sac à ses pieds. Le sac contenant des pierres précieuses, de toutes les sortes et de toutes les tailles. Certaines étaient aussi grosses qu'un œuf. Elles avaient été récolté par les meilleures miniers de la Grèce.

"Pour vous. Le conseil de la Grèce ne voulait pas apporter autant, que j'étais inexpérimenté et que je n'apporterais que des malheurs, croyant que je veux vous acheter avec ceci, ce qui est totalement faux."

Je rélève la tête sous sa remarque et fronce les sourcils. Je ne sais pas si c'est les Grecs ou tout simplement les autres hommes qui sont comme ça, mais ils sont tous à me donner des conseils pour me rendre meilleure souveraine. Apparemment, il avait eu les mêmes dificultés que je subis maintenant. Pas étonnant, il ne doit pas être beaucoup plus âgé que moi. D'ailleurs, la curiosité reprend place dans mon esprit.

" J'espère ne pas être trop indiscrète en vous demandant cela, mais quel âge avez vous ? "

Je hoche la tête négativement, suite à ses pensées qu'il me dévoile.

" Personne n'entre ici à moins que je l'ordonne. Je n'aime pas être dérangée. Au pire, il peut n'y avoir qu'une seule personne qui risque d'entrer, c'est Aliéna, ma servante, que je considère plutôt comme une amie. Et j'ai entièrement confiance en elle, elle ne dira rien. "

Puis, je découvre le contenu du dernier sac. Retenant mon souffle, aucun bruit ne peut sortir de ma bouche grande ouverte. J'écarquille grand mes yeux et regarde les pierres précieuses logées dans ce sac, toutes plus belles les unes que les autres. Je secoue ma tête en fermant les yeux pour voir si je ne rêve pas et les rouvre, reposant mon regard sur les pierres, toujours aussi présentes et réelles que la seconde auparavant.
Je regarde Kratos, effarée, ne pouvant rien dire du tout.

Je pris une tête étonnée lorsqu'elle fronça les sourcils. Q'est ce qu'elle n'avait pas apprécié dans mes commentaires... Mes conseils surement. Je voulus mettre ce point au clair :

"Je suis navré si je vous ai froissée ce n'était pas mon intention. Je préfère vous narrer mes mauvaises expérience en tant que Roi pour que vous ne les fassiez pas. Après vous en faites ce que vous voulez hein !"

Je souris de nouveau quand elle me demanda mon âge.

"Vous n'êtes pas indiscrète du tout non. J'ai vingt-trois ans, et puis-je vous le demander également ? Si ce n'est pas trop indiscret."

J'approuvai d'un signe de tête ces paroles sur la sécurité de notre conversation. Je ne pus m'empêcher de regarder son visage lorsqu'elle ouvrit le sac, les pierres faisaient refléter des centaine de faisceaux lumineux avec la lumières provenant de la fenêtre, lui donnant un doux visage, pleins de couleurs.

"Je vous fait confiance.
Ce sac est tout à vous. Est-ce qu'il vous convient ?"

Puis je me mis enfin à répondre à sa question :

"Je ne vais pas y aller par quatre chemins : Je fais des rêves, par flash. Des guerres vont bientôt éclater, partout dans notre monde. Je ne sais pas encore les raisons. Je suis venue pour vous proposer une alliance entre Vikings et Grecque. Une alliance pour moi c'est : Soutient militaire, financier ou en vivre en cas de besoin tout simplement. Que ce soit nous qui en ayons besoin ou vous..."

Je parlais assez vite durant mon explication, mon regard toujours plongé sur son visage.

Je hoche de la tête négativement quand il m'explique pourquoi il m'a confié ces conseils.

" Ce n'est pas contre vous, ni parce que je ne veux pas suivre vos conseils, c'est juste que pleins de gens veulent me venir en aide. Cela est assez surprenant en fait, moi qui croyais que j'allais devoir me débrouiller toute seule dans mon coin. Je vous en remercie ! Et vous voyez, vous aussi êtes désolé ! Vous ne tenez pas votre parole. "

Je souris en annonçant ma dernière remarque pour lui montrer que c'était ironique et que je ne veux pas le blesser en disant cela. Je penche la tête de côté quand il m'annonce son âge. Il n'a que cinq ans de plus que moi, pourtant, je trouve qu'il fait plus jeune.

" Mon âge n'est pas un secret, je n'ai que dix-huit ans ! "

A sa question, j'ouvre plus grand la bouche, essayant désespérément de sortir un son. Je suis très ridicule dans cette posture et décide de refermer la bouche, reprenant mon calme. Je respire un bon coup avant de dire :

" Vous n'étiez vraiment, mais alors vraiment pas du tout obligé de faire ce geste. C'est trop ! Je ne mérite pas tout ceci ... "

Puis, j'écoute très atentivement ce qu'il me propose, me rappelant ce qu'avait dit Amanon à ce sujet.

" J'étais en quelque sorte informée de vos intentions. Aussi, j'ai pu y réfléchir. Je trouve que c'est une bonne idée, mais je demande à mieux vous connaître avant d'accepter sur un coup de tête. "

Je guette une quelconque réaction sur son visage. J'ai retrouvé tout mon calme et mon air n'est on ne peut plus sérieux.

Je lui rendis son sourire lorsqu'elle remarqua que j'étais désolé.

"Oui je sais mais des fois on ne peut pas s'en empêcher. Oui la vie est assez surprenante. Ceux qui veulent vous aider crois en vous, c'est aussi simple que ça."

Je fis de grand yeux lorsqu'elle m'annonça son âge. Dix-huit ans ! Je pensais qu'elle était un peu plus âgé, non pas qu'elle faisait plus vieille mais parce que c'est vraiment jeune pour une Reine.

"C'est très jeune pour être reine. Ce n'est pas un reproche loin de là mon intention de vous en faire, mais ce n'est pas courant c'est ce que je veux dire."

Un petit moment après, je repris :

"J'étais certes pas obligé mais ça me fait plaisir. J'espère qu'elles vous plaisent au moins. pourquoi ne le mériteriez-vous pas ?"

J'écoutais avec intention sa réplique. Le ton de la discution devenait sérieuse cette fois-ci, bien que le ton d'avant me plaisait mieux, il fallait parler sérieusement des fois. Je fus d'accord avec elle et lui lança:

"Alors je vous écoute, que voulez vous savoir de moi ?"

Je lui souris en retour, réfléchissant à sa dernière remarque.

" Je veux bien vous croire ! "

Je souris à nouveau, gentiment quand il me dit que je suis très jeune. J'avais déjà vécu pas mal de remarques de ce genre. Je suis un peu lassée de l'entendre, mais je veux bien comprendre que cela puisse surprendre.

" Et oui, c'est la vie ! Je sais que ce n'est pas courant et je n'aurais pas refusé d'avoir quelques années de plus. Rien que pour l'autorité c'est assez pénalisant ... Il y a aussi quand je dis que je suis Reine, certains ne me croivent pas"

Je hoche affirmativement de la tête pour lui annoncer que oui, elles me plaisent. D'ailleurs, à qui ça ne plairait pas de recevoir un tel cadeau ? Ensuite, je réfléchis au pourquoi du comment je ne mérite pas un tel présent :

" Parce que je n'ai pas accepté, que nous ne nous connaissons pas et que même si je suis une Reine, je ne mérite pas un tel cadeau ! Je comprends le conseil de votre pays, cela doit valoir une véritable fortune ! "

Qu'est-ce que je veux savoir de lui ? Cette question est plutôt corsée ! Je réfléchis encore, sans trouver d'idées.

" Je ne sais pas, racontez moi quelque chose sur vous. Si vous êtes marié, si vous êtes issu de famille noble, si vous avez des animaux chez vous, n'importe quoi ! "

Plus j'en dis, plus mon sourire s'élargit. A la fin, je ris même de mes paroles complètement farfelues et plutôt déplacées.

J'écoutais attentivement ce qu'elle me disait, me doutant bien que je n'étais pas le premier à lui dire que son âge était plutôt jeune et je ne serais pas le dernier à lui dire.

"Je veux bien vous croire à mon tour, l'âge pour commander, c'est souvent pénalisant quand c'est un peu jeune. J'ai également du mal à me faire obéir des fois, les vétérans de guerres sont souvent comme ça."

Dans un sens, elle avait raison pour les pierres précieuses, ce qui me valus une mine déçue avant de répondre :

"Je sais tout cela. Et vous n'êtes pas obligé d'accepter. Si vous voulez qu'on en reste là je prend mes hommes avec moi et on s'en va. Et au diable mon conseil, la plupart s'en mettent plein les poches et sont gâteux... Ça vaut beaucoup de sous je l'avoue mais bon, il n'y a pas que ça sinon la Grèce serait ruiné..."

Toute ses questions me firent sourire légèrement avant de lui apporter les réponses :

"Non je ne suis pas marié j'attends la bonne personne. Non plus, je ne suis pas d'une famille noble, mon père était soldats avant d'être Roi et ma mère ne travaillait pas. On est Roi par vote chez nous. Des animaux domestique ? Euh un chien de garde c'est tout. Quand à la faune sauvage elle est très vastes avec plusieurs races de chevaux, de chèvres, de chamois, des pumas qui ne doivent pas être présent chez vous à cause de la température."

Puis après avoir répondu à toutes ses questions, je la questionna à mon tour :

"Et vous, êtes vous mariée ? Êtes vous d'une famille noble ? Qu'avez vous comme animaux par ici ? Quelle est votre enfance si ce n'est pas trop indiscret ?"

Je continue d'hocher de la tête pendant qu'il raconte ses difficultés à se faire respecter.

" Oui, d'ailleurs, certains n'ont pas tout de suite accepté que je sois Reine de leur cher peuple ... Mais maintenant, ça va un peu mieux "

Je remarque sa mine déçue devant ma réponse et lui souris pour le rassurer.

" Je veux bien les accepter, mais à une condition : que vous et vos hommes restiez un peu ici pour mieux nous connaître. Et puis comme ça, vous pourrez visiter mon pays. Pour cela, je vous offrirai des vêtements plus adaptés ! "

Je souris en entendant qu'il veut bien répondre à ces questions. Je suis même un peu surprise d'ailleurs. Tiens, il n'est pas marié ! Mon esprit divague quelque peu, c'est vrai qu'il est vraiment charmant comme homme. Je secoue la tête, me raisonnant.

* Non mais ça fait même pas une heure que je le connais et je pense à ça, faut que je me calme sérieusement moi ... *

Je hoche de la tête, essayant de reprendre quelque peu mon sérieux. Puis, c'est à moi de répondre à ses questions.

" Non, je ne suis pas mariée non plus, je suis un peu jeune et j'ai le temps. Je ne suis pas du tout de famille noble, mon père était bien un des dirigeants de notre village, mais ça ne faisait pas de moi une proche de notre ancien Roi que j'ai d'ailleurs tué de ma propre main ... J'ai Snorre, que vous avez pu voir tout à l'heure. Sinon, nous avons des chiens, des chats. Et comme animaux sauvages, des biches, des loups, des ours et pleins d'autres encore. Et mon enfance a été ... comment dire ... quelque peu perturbée. Mon village a été brulé par un incendie de forêt et ma mère y est décédée. Mon père a été tué lors du combat où j'ai assassiné l'ancien Roi ... "

Je baisse à nouveau la tête, sentant des émotions déplaisantes remonter à la surface.

Je savais ce qu'elle avait enduré et ce qu'elle endurait peut-être encore, étant donné que j'avais vécu à peu près les même difficultés.

"C'est dur oui, surtout quand c'est une femme au pouvoir. Ne voyez aucun sous entendu macho, loin de là mais ceux qui sont vraiment à cheval sur les traditions préfèrent généralement un Roi plutôt qu'une Reine. Ce qui est regrettable de penser de telles choses..."

Je réfléchissais à sa proposition avec intérêt. Après tout ce n'était pas une mauvaise idée. Mes hommes avaient besoin d'un peu de repos, tout comme moi, et ça ferait l'occasion de parler d'avantage avec la jeune Reine, puis de visiter ces terres tellement différentes. Finalement, je lui rendis son sourire avant d'ajouter :

"Très bien j'accepte avec grand plaisir. Mais il ne faut pas que ça vous gêne par contre. Je serais pas contre des vêtements un peu plus chauds, bien qu'on en ai amené, j'avais pas prévu qu'il fasse aussi frais dehors."

J'écoutais son histoire sans rien ajouter entre temps. Un petit sourire en coin traversa mon visage lorsqu'elle annonça qu'elle n'était pas mariée. A cette pensée, je passai mes mains sur mon visage puis la regardai de nouveau. L'histoire de son enfance me touchai. Elle avait vécu des choses horribles. Je ne savais pas son âge quand tout ceci s'était produit mais quelque soit l'âge, c'était choquant.
Apercevant sa mine triste, je me permis de répondre :

"J'ai également une enfance dur, mais d'une manière différente que la votre. Je ne peux que compatir à vos sentiments bien que je ne sache ce qu'ils en sont. Et je sais ce que je vous ai dis, mais je suis désolé si je vous ai blessé en vous posant cette question, je ne voulais en aucun cas faire ressurgir des souvenirs dur à se remémorer..."