Débarquement soudain

Plus je l'entends parler et plus je me dis que lui aussi n'est pas comme les autres. C'est peut être cette nouvelle génération de souverain qui fait cela et la jeunesse doit aussi en être pour beaucoup.

" Je ne vous le fait pas dire ! Certaines personnes de mon peuple sont très à cheval sur les traditions et bien que j'ai vaincu l'ancien Roi, il n'accepte pas que je sois digne de le remplacer. Chose qui est assez normale, vu que je suis la première femme Viking au pouvoir ... Il fallait bien que cela m'arrive ... "

Je souris, heureuse qu'il accepte ma porposition de rester quelques temps. Mes yeux pétillent de joie, car ce n'est pas souvent que j'accueille des étrangers. Cela ne m'est même jamais arrivé pour l'instant.

" Ne vous inquiétez pas, ça me mets plus en joie que ça ne me gène. Et puis, pourquoi serais-je gênée ? Et oui, tous les étrangers sont surpris par le froid ici. Je vous ferais amené des vêtements dès ce soir. "

Je lui souris tristement, lui faisant comprendre qu'il ne pouvait pas savoir et donc que je ne lui en voulais pas. Je remarque aussi un détail qui m'amuse quand je lui annonce que je ne suis pas mariée, son visage a changé d'expression en l'espace de même une seconde.

" Je ne vous en veux pas, vous ne pouviez pas savoir. Et puis, chacun son passé, je suis obligée de l'accepter de toute façon. Et je suis bien désolée si vous avez aussi vécu une enfance difficile. Aucun enfant ne devrait avoir à subir cela ! "

J'eus un petit air amusé lorsque je l'entendis.

"En un sens c'est plutôt un privilège d'être la première femme au pouvoir, vous marquerez l'histoire sans aucun doute. Et puis il faut un début à tout, après c'est dur au début mais plus tard ça ira mieux, il suffit que le peuple soit habitué. Les traditions, c'est bien beau certes mais du neuf de temps en temps n'est certainement pas à blâmer, au contraire."

Je haussai les épaules pour dire que si ça ne la gênait pas, alors il n'y avait aucun problème.

"Je suis content si ça vous fait plaisir. Bah je sais pas, je ne voudrais pas que vous vous sentiez obligé de nous accueillir. Je vous remercie d'avance pour les habits, ce ne sera pas de refus."

Puis un blanc. C'est vrai que je ne pouvais pas savoir mais j'étais gêné à présent. Alors je voulus me rattraper en racontant mon enfance, même si elle avait mieux à faire qu'à m'écouter :

"Dès l'âge de 7 ans, on enlève aux mères leur fils. Ils partent pour apprendre à être un soldat digne de ce nom, et un homme endurcit. Lorsqu'on n'obéis pas ou que l'on fait mal l'exercice, on est battu. A l'âge de neuf, j'ai dû tuer pour la première fois de ma vie un enfant de mon âge : c'était soit lui, soit moi. Et ce n'était que le premier d'une longue liste, et je n'ai pas fini d'enlever des vies...malheureusement."

Je souris en l'entendant rire.

" Le problème, c'est justement le fait de marquer l'histoire. Il ne faut pas que je me trompe, il ne faut pas que je déçoive, parceque justement je rentre dans les mémoires. C'est plutôt cela qui me fait peur, mais ce n'est pas pour autant que j'abandonnerais ! Je suis une grande déterminée vous savez ! "

Je lui souris encore, gentiment. C'était bien mon devoir de l'accueillir entre ces murs, mais justement, cela me faisait plaisir.

" Je ne me sens pas obligée, bien que ce soit mon devoir en tant que Reine. Je vous ferais visiter dès demain, si vous le voulez, les terres alentours à la forteresse. Le matin, au lever de soleil, c'est incomparablement magnifique ! Je ferais déposer vos vêtements dans vos chambres. "

J'écoute avec tristesse son récit, mon visage se tordant en un rictus quand je comprends l'enfance cruelle qu'il a vécu. Je pose une main compatissante sur la sienne et le regarde dans les yeux.

" Ces épreuves ont du être marquantes pour vous ... "

Je lui souris tristement et respire un bon coup.

" Nous nous ressemblons sur ce point ... "

Je lui rendis discrètement son sourire.

"Mais l'erreur est humaine. Et rien que d'être la première femme Reine de votre peuple marquera l'Histoire. C'est normal que vous fassiez des erreurs, même les plus vieux Roi en font encore, et vous avez toute une vie pour apprendre à ne pas en faire, tout le monde doit apprendre : c'est ça qui est dur. Et content de vous l'entendre dire ! Sans détermination, on obtient rien."

Rien qu'à l'idée de visiter une partie du royaume en la compagnie de la Reine m'enchantais. De plus, ça fera un peu de marche, mieux vaut pas trop se rouiller non plus.

"Je vous crois et je n'attends que de voir. Les terres ont l'air très sympathique pour la ballade. On ne veut pas déranger le palais, on peut dormir dans le bateau vous savez."

Je fus surpris qu'elle mette sa main sur moi et eu pour réflexes de l'enlever. Je stoppai mon geste et la glissa comme elle était. Enfin, je lui répondis :

"Cruelles mais nécessaire... Ce procédé est toujours en place, c'est grâce à cela que notre armée est réputé : ce sont tous des soldats de métiers. Si il y avait une autre solution, tout aussi efficace je la prendrais volontiers, tant qu'elle demeure moins cruelle."

Je posai mon autre main sur la sienne en la regardai fixement :

"Oui c'est vrai, vous avez raison."

J'écoute encore une fois attentivement ce qu'il me dit. Je n'ai rien d'autre à rajouter, alors je me tais. Je suis heureuse ensuite en aprenant qu'il veut bien découvrir mes terres.

" Alors dès demain matin, nous irons longer la côte. Par contre, je ne sais pas si cela va enchanter vos hommes. Après un tel voyage .... d'ailleurs vous aussi n'êtes pas obligé de me suivre ! Et rester donc au chateau, il fera bien meilleur. En plus il y a tellement de chambre non-utilisées ... "

Je remarque qu'il veut enlever sa main, puis la remet aussitôt. Je ne comprends pas très bien son geste et fronce les sourcils sur le coup mais ne dis rien.

" J'ai été formée au combat dès mon plus jeune âge. Je n'ai jamais perdu, pourtant je n'ai pas du tuer mes camarades pour survivre ... Ici, tout les jeunes sont formés au combat dès qu'ils le peuvent. Nous avons naturellement une grande force physique due à nos origines. Et puis, c'est dans nos traditions le combat et les conditions avec le froid nous renforcent aussi beaucoup. "

Je soutiens son regard quelques instants, puis me lève.

" Venez, je vais vous montrer vos chambres. Ensuite, nous irons diner dans le grand hall. "

Je commence à descendre les escaliers pour aller rejoindre les autres Grecs. Au passage, je croise quelques servantes et leur demande de bien vouloir préparer des chambres pour les nouveaux venus.

Je lui souris et n'insistai pas, elle avait l'air si contente.

"Bon d'accord pour les chambres. Je pense que mes hommes préfèreraient rester au chaud, où à s'entrainer entre eux à mon avis. Puis je vais les laisser se reposer quand même. Quand à moi, je ne dors jamais beaucoup et une nuit me suffit largement pour me reposer, donc je vous accompagnerais volontiers, si vous coulez bien sûr."

La voyant froncer les sourcils, j'enlevai mes deux mains et fixa ailleurs dans la pièce avant de lui répondre, embarrassé :

"Désolé...je...je..."

Je ne pus finir ma phrase, et après m'être ressaisie, passai à l'autre sujet :

"Tout comme notre tradition oblige à vivre comme je vous l'ai décrit... Lorsque je revois ces images, je me dis tout simplement que, je suis un monstre. Mais bon, tout mes soldats le sont aussi dans ce cas là, ce qui est faux. Chacun à ses traditions, vous c'est le froid qui vous renforce, nous c'est l'horreur."

Je lui lança un sourire en coin, discret avant de me lever à mon tour.

"Avec plaisir Reine Jill. Je pense que mes hommes et moi feront honneur au repas, le voyage, ça ouvre l'appétit."

Sur ceux, je la suivis, toujours en train d'admirer la décoration du palais, heureux d'être ici, heureux d'être en compagnie de la Reine.

" Très bien, donc nous ferons comme ça. Je vous donne rendez vous devant l'écurie à cinq heures. Le temps qu'on selle les chevaux et que l'on aille jusque là où je veux vous emmener, le soleil ne se sera pas encore lever. Vos hommes pourront s'entraîner dans ma salle d'armes si ils veulent. Il fera moins froid que dehors. "

Je remarque qu'il est embarassé et retire ses deux mains pour bégayer un semblant de réponse dont je ne saurais jamais la fin. Il se ressaisi quelques secondes plus tard.

" Et oui ... chacun ses méthodes, bien que les nôtres semblent moins cruelles ... Et ne vous inquiétez pas, si vous étiez un monstre, jamais vous ne serez Roi. Et tous vos soldats sont passés par là, vous n'avez pas à regretter vos gestes. "

Je réponds à son sourire par un autre sourire.

" J'espère bien que vous avez faim ! Parce qu'ici c'est ration à volontée ! "

En descendant l'interminable colimasson d'escalier, je remarque qu'il continue d'observer tout du chateau. Cela ma rends joyeuse. Une fois arrivée en bas, je regarde si le Roi me suis toujours pour ne pas qu'il se perde et rentre dans le hall pour rejoindre les autres soldats.

J'écoutai attentivement le lieu et l'heure du rendez-vous et approuvai d'un signe de tête.

"Très bien , j'ai repéré les écuries lorsqu'on est entré. Bah quand ils s'entrainent ils n'ont pas le temps d'avoir froid, comme vous voulez, vous ête la Reine après tout."

Je passai ma main derrière ma tête avant de reprendre.

"Désolé pour...fin vous voyez. Oui chacun ses méthodes, et vous avez raison, tous mes soldats sont passé par là. Si je les regrette, même si j'avais pas le choix..."

Une petite lueur passai dans mes yeux.

"Tant mieux alors si la ration est à volonté !"

Pendant tout le trajet, je suivi la Reine. L'escalier en colimaçon de faisait beaucoup sourire, nous n'en avions pas en Grèce.

Bien, il sait où se trouve les écuries. Cela m'évitera d'aller le chercher. Pour ses hommes je secoue la tête de gauche à droite.

" Nan c'est bon ils iront dans la salle d'armes. Parce que bien qu'ils se réchauffent pendant leurs combats, le froid pourrait être rudes pour leurs muscles si ils se refroidissent. "

Je me retourne et penche la tête de côté, ne voyant pas pourquoi il s'excuse. Je laisse ça de côté et hoche de la tête en écoutant ce qu'il dit, fronçant des sourcils sur les derniers mots.

" Vous n'avez pas à vous sentir coupable par rapport à ce que vous avez fait. Comme vous le dites, vous n'aviez pas le choix, donc ne culpabilisez pas ! "

Je ris quand j'aperçus la petite lueur qui passe dans ses yeux.

" Contente que cela vous motive ! "

Je le regarde sourire en descendant l'escalier. Il a l'air d'un petit enfant qui découvre des choses qui l'émerveillent. Je fronce le nez, trouvant ça trop mignon.
Une fois arrivée devant les soldats, j'éclaircis ma voix pour attirer l'attention et anonce :

" Le dîner va bientôt être servi. Resservez-vous autant que vous voulez ! Ensuite, demain vous aurez accès à ma salle d'armes si vous souhaitez vous entrainer. "

Je souriais devant sa réaction puis n'insistai pas.

"Comme vous voudrez, c'est vous qui décidez. Ça évitera qu'ils s'entrainent n'importe où dans la ville en même temps."

Je me résiliai devant la reine, c'est vrai qu'elle avait raison mais dans un sens, ce qui s'était passé était pas des plus jolie à faire.

"Très bien, je n'en parle plus. Vous avez totalement raison sur le sujet j'avoue, mais bon. On ne choisit pas son enfance après tout."

J'approuve d'un grand signe de tête, c'est vrai que j'avais faim.

"Oh que oui, pendant les voyages on mange pas trop, donc arrivé sur terre, il faut se rattraper." Lui dis-je d'un ton enjoué.

Au bout d'un moment, je me mis à imaginer ma tête. Ça devait faire peur ! J'adoptai à présent un visage neutre, sérieux bien que fasciné. Les soldats, réchauffé, s'étaient éparpillés en plusieurs groupes dans la pièce. Ils tournèrent tous la tête lorsque la Reine viking se mit à parler. De grand sourire apparurent lorsqu'elle leur annonça qu'ils pouvaient manger à leur faim. Puis ils la remercièrent pour son hospitalité et sa générosité.
Un petit sourire apparut sur mon visage devant ces louanges. Mes spatiates avaient totalement raison.

J'hoche la tête en écoutant ce qu'il me dit, ne voulant rien rajouter. Je souris encore plus en entendant son ton enjoué. Je remarque qu'il change de visage, devenant un peu plus sérieux, mais ses yeux étaient toujours bels et bien les mêmes.
En voyant tous les soldats se tourner d'un coup vers moi, je frotte mes mains, légèrement sous pression. Je suis soulagée en les voyant sourire quand ils entendent qu'ils pourront se remplis l'estomac. J'incline la tête en entendant leurs remerciements et ajoute :

" Cela me fait plaisir que vous soyez là, ne me remercier pas. "

Je me tourne ensuite vers Kratos et lui dis :

" Je vais faire un tour en cuisine, je n'en ai pas pour longtemps, vous pouvez vous installez. "

En même temps que je prononce ces derniers mots, je désigne du menton la table installée au milieu du hall, entourée de grandes chaises en bois foncé et au tissu vert foncé. Je me dirige ensuite d'un bon pas vers les cuisines. Tous se tournent vers moi et attendent les ordres. Je leur souris :

" Bien, ce soir, préparez en quantité ! Qu'est-ce que nous avons ? "

Le chef cuisinier se dirige vers moi et m'entraine dans les réserves, me montrant du doigt les différents aliments.

" Nous avons du poisson séché, des légumes. Quatre biches ont été tuées cette après midi, je me suis dit qu'on pourrait les préparer pour ce soir. "

Je hoche de la tête et lui dis de nous préparer un bon repas, puis retourne avec les Grecs.

Je regarde attentivement son comportement devant mes soldats. Elle avait l'air un peu, stressée. Je suis rassuré que dans ce genre de situation je n'étais pas le seul. Elle sait parler à ses interlocuteurs.
Puis je reporte mon intention sur la reine qui me parlait :

"Oui oui, faites ce que vous avez à faire ne vous inquiétez pas, aucun soucis."

Quand elle partit dans les cuisines, je fis signe à mes hommes de faire moins de bruit et de s'installer, mais qu'avant déposer leurs armes serait mieux et beaucoup plus pratique. Je ne savais pas trop ou me mettre, alors m'installai parmi mes soldats, repensant au débarquement, à l'accueil, à tout depuis notre arrivée quoi...
Nous attendions en silence, bien que certains soldats lançaient de vieilles blagues pour détendre l'atmosphère, déjà détendue cela dit. J'attendais juste le retour de Jill.

Une fois revenue, je remarque qu'ils sont tous installés, le Roi parmis ses soldats. Je m'asseois à ma place habituelle, en bout de table, face à l'entrée. Je vois aussi que les soldats ont déposé leurs armes dans un coin. Je pose mes mains sur la table, un peu mal à l'aise sous tous ces regards. Il faut que je dise quelque chose quand même !
" Hum, la nourriture ne devrait plus tarder ... Sinon, vous avez fait bon voyage ? "

L'instant d'après, les servantes et servants amènent les différents plats constitués de poissons en tout genre, de légumes dont se dégageait une bonne odeur et suivit les biches, leurs cuisses avaient été coupées en fine tranche et étaient disposées en décoration autour de la tête sans corps de chacune des bêtes.
Du vin est servi dans les verres en métal posés au-dessus de chaque assiette. Je regarde la table, tous les plats fumant et souris : les cuisiniers avaient fait du très bon travail !

" Et bien je vous en prie, servez-vous et bon apétit ! "

Je regarde où s'installait la Reine. Peut-être que j'aurais dû venir vers elle, je ne savais pas. Si c'était le cas, elle n'aurait qu'à me faire signe. Je sentais son malaise et compatissais avec ce qu'elle ressentait, je connaissais ce genre de situation. Je souris en entendant sa question et lui répondis :

"Oui nous avons fait bon voyage, bien que la mer était un peu agitée les premiers jours, ça allait."

Le repas arrive... Comment dire. Rien que l'odeur vous donne envie de tout dévorer. Mes spartiates, se précipitèrent comme des barbares. J'eus un air gêné, puis rougis, honteux de leur comportement... Je ne me servis pas, attendant que la Reine le fasse en première.

Rassurée que le voyage ce soit bien passé pour eux, les paroles retombent aussitôt et l'on entend plus que les mâchoires qui broient la nourriture. A vrai dire, je n'ai pas tellement faim. Les soldats se précipitent sur les plats, ce qui m'arrache un sourire. Je remarque par la suite que l'un d'entre eux, le Roi, n'a toujours pas touché à son assiette et attend que je commence à manger pour m'imiter en suite. Je lui souris et incline ma tête, voyant qu'il a appris les bonnes manières. Je tends ensuite le bras vers un morceau de biche que je dépose dans mon assiette et commence à découper à l'aide d'un couteau. J'avale quelques maigres légumes et m'essuye la bouche avec ma serviette. Je pose ensuite mes mains sur la table, regardant les autres manger, jetant un coup d'oeil à la moitié de la pièce de viande que j'avais laissé dans mon assiette. Je prends mon verre et bois toute l'eau qu'il contient, puis recommence à patienter.
Un coup d'oeil en arrière et j'aperçois les desserts qui arrivent : coupes de fruits multiples, gateaux secs ... rien ne manque. Je me dis qu'il vaut mieux que je mange un peu plus en saisis une minuscule grappe de raisin. Je croque les grains juteux et les avale avec délice. Le repas va bientôt se terminer, cela fait déjà presque deux heures que nous sommes assis.

Je lui répondis en inclinant la tête à mon tour et commençai à me servir. Je pris une bonne assiette pour faire honneur au festin et mangeai avec plaisir, c'était vraiment exquis. Tout au long du repas, j'observai discrètement la Reine. Elle ne mangeait presque rien, voir rien du tout. Je me demandai bien ce qu'il se passait dans sa tête à ce moment pour avoir l'air triste, perdue dans ses pensées. Je me promis d'essayer de lui parler après le repas, si toutefois elle n'avait pas prévu de se coucher directement.
Les dessert arrivèrent en grand nombre également. Tous avaient l'air succulents et mes soldats ne se privèrent pas de tous les goûter. Quand à moi, je pris plusieurs fruits et les mangeai doucement, l'air songeur. Une fois mes fruits terminé, je patientais tout comme le faisait la Reine. Après deux bonnes heures de bruits de mastication, de blagues salaces et de rire, je me permis d'ordonner le silence envers mes soldats et regardai Jill, pour qu'elle mette fin au dîner si elle le souhaitait.

Même s'il avait été discret, j'ai remarqué que tout au long du repas Kratos m'avait observée. Je regarde ensuite tous ces soldats, une fois le calme revenu et me lève de ma chaise. Je les regarde calmement, puis, secouant la tête, me décide à parler.

" Bien, maintenant, je vais vous montrer vos chambres à tous. Si vous voulez bien me suivre ... "

Je me dirige vers l'escalier, me retounant vers le Roi pour lui sourire. Il allait en avoir marre de monter et descendre ces marches interminables. Nous arrivons à l'étage voulu. Une petite porte est découpée dans le mur de pierre. Je la pousse et découvre un grand couloir, lui aussi orné de plusieurs portes en bois. Je m'avance pour laisser tout le monde rentrer et me retourne.

" Il y a un lit dans chaque chambre, je vous laisse vous répartir. Le matin, vous pouvez aller aux bains qui se trouvent au sous sol. Vous demandez à quelqu'un du chateau de vous y conduire "

J'attends au milieu, les laissant s'installer tranquilement.

Une fois qu'elle ait annoncé la fin du repas pour la suivre, les spartiates la remercièrent pour ce festin et allèrent reprendre leurs armes. Je me levai à mon tour et souris à Jill en retour du sien. Nous la suivîmes jusque dans le couloir. Ici, mes hommes l'écoutèrent attentivement avant d'ouvrir les chambres et de s'installer à leur aise. On pouvait encore entendre des rires, des chamailleries presque enfantine entre les soldats ce qui m'arrachai un sourire en coin. Je me dirigeai à présent vers la Reine en inclinant la tête avant de lui parler :

"Je vous remercie pour ce repas et pour les chambres. Ainsi que tout le reste."

Puis j'attendis également que mes hommes se soient finalement installer définitivement. La fatigue pouvait se mire dans leurs yeux ce que je concevais tout à fait.

Je souris doucement au Roi et lui dis

" C'est normal, vous navez vraiment pas besoin de me recmercier. Ca me fait plaisir. "

Je remarque en même temps que Kratos que tous ces soldats tombent de fatigue. Je souris encore une fois et me dirige vers la porte.

" Je vais aller dehors un peu, vous pouvez vous installez si vous voulez. Si vous avez besoin de quoi que ce soit je serais sur la plage ... "

Je commence ensuite à descendre les escaliers, prends une lanterne au passage et traverse le hall sans faire de bruit, regardant avec plaisir les flammes se reflétant sur le carrelage et les quelques armes et casques qui ornent la pièce. Je pousse la lourde porte en bois qui s'ouvre en poussant un cri plaintif. L'air frais me frappe au visage brutalement, me tirant des frissons.

"Non vous n'étiez pas obligé de faire tout ceci quand même, j'insiste." lui dis-je en souriant, qui s'étira encore plus en remarquant que la Reine avait deviné que mes hommes étaient fatigués.

Puis je l'écoutai attentivement me dire qu'elle allait sur la plage. J'approuvai d'un signe de tête avant de lui répondre :

"Je ne vais pas vous embêter, vous m'avez bien assez vu pour aujourd'hui je me doute. Je vais vous laisser, on se revoit demain de toute manière."

Puis je me dirigeai au bout du couloir, pour être tranquille. Je ne voulais pas entendre mes frères d'armes rire et faire du bruit. Je voulais qu'ils me laissent. J'entrai dans la pièce, déposai mes affaires dans un coin de la pièce et m'allongea sur le lit, qui était confortable, pour regarder le plafond, perdu dans mes pensées, qui allaient et venaient de temps en temps vers la Reine viking.

Je hausse les épaules en l'entendant et secoue négativement de la tête.

" Vous ne m'embêtez pas au contraire, cela fait du bien d'avoir de la compagnie. Oui on se revoit demain, reposez vous bien, vous devrez vous lever tôt. "

Je lui souris gentiment et le regarde partir, hésitant à lui demander si il veut m'accompagner. Mais je le laisse, baissant la tête en me disant qu'il devait avoir besoin de dormir après ce voyage.
Une fois arrivée dehors, je marche silencieusement dans l'herbe qui mène aux remparts. La nuit est bien sombre et sans nuage. On peut voir des milliards d'étoiles et même la Voie Lactée. J'aperçois aussi la lune, pleine et étonnemment grosse et plutôt dans les teintes de jaune. Habituellement, elle est on ne peut plus blanche et froide, mais ce soir elle arbore des couleurs chaudes et réconfortantes. Une fois arrivée sur la plage, d'abord composée de galets, je pose ma lanterne sur un rocher, ainsi que mes chaussures. Je continue pieds nus sur les cailloux polis et légèrement douloureux, puis je me retrouve sur le sable froid et humide, apréciant ce contact avec la plante de mes pieds.

Je lui souris tristement :

"Oui ça fait du bien d'avoir de la compagnie c'est vrai. Je ne dors jamais beaucoup dans ce n'est pas un problème. A demain."

Avant d'entrer dans la chambre, je l'avais regardé s'éloigner, regrettant qu'elle ne m'ai pas proposé de l'accompagner. J'aurais préférer me balader avec Jill que d'essayer de dormir. Je regardais toujours le plafond, pensant de plus en plus à le reine. Je secoua la tête brusquement pour me rafraîchir les idées. Je me glissai doucement entre les draps du lit et éteignis la chandelle. Une nuit calme s'annonçait.

Au bout d'une heure, je gigotais de plus belle dans mon lit. Impossible de dormir, je ne savais pas pourquoi. Je le levai et fis les cent pas dans la pièce, regardant ensuite le paysage de ma fenêtre...

La mer esit calme et les vagues s'échouent sur le sable avec un bruit apaisant. Je marche au bords de l'eau, sur le sable mouillé dans lequel mes pieds s'enfoncent un peu. Le vent souffle doucement et soulève mes longs cheveux détachés. Je ferme les yeux un moment et respire avec bonheur la bonne odeur de l'eau salée mélangée à celle du sable.
Je soupire, laissant dériver mes pensées sur cette journée mouvementée. Le visage du Roi réaparait dans mon esprit et un sourire s'installe sur mes lèvres. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai un bon pressentiment. Je secoue un peu la tête pour enlever toutes ces bonnes pensées et retourne vers la lanterne, un sourire toujours présent sur mes lèvres. Je jette un coup d'oeil au chateau. De là ou je suis j'arrive à repérer la chambre du Roi. La fenêtre est ouverte et la pièce est plongée dans le noir.
Je m'arrête de marcher, croyant avoir vu quelque chose bouger dans cette chambre. Bien que le chateau soit loin, j'arrive à reconnaître la silhouette de Kratos qui se découpe dans l'obcurité de la nuit. Je rougis de plaisir à l'idée qu'il puisse me voir et continue de rester là à le regarder.

L'air devenait lourd dans la pièce. Je prend donc l'initiative de m'asseoir su rle rebord de pierre de la fenêtre. Je ferme lentement les yeux pour apprécier le contact de l'air sur mon visage. Un brise d'air vint s'écraser contre mon visage, fouettant en même temps mais cheveux dans l'air. La sensation était très agréable et très rafraîchissante.
Puis, je regarde au loin, laissant le bruit des vagues entrer dans mes oreilles, c'était très reposant. Une fois mes yeux habitué au noir, je distingue de plus en plus de détails. Un seul m'interresse à ce moment là : La lumière que je contemplais sur le bord de mer, une silhouette à côté. Je suis sur que c'est Jill, et me met donc à la regarder, espérant qu'elle ne remarque pas que je suis en train de la regarder, je ne voulais pas qu'elle croit que je l'espionne. Je rougis à cette idée, essayant de deviné ce qu'elle faisait ici.

Je remarque qu'il s'asseoit sur le rebord. Même d'ici je vois ses cheveux se soulever par le vent qui devait être plus fort à cette hauteur. Il tourne la tête vers la plage. Je peux jurer qu'il me voit, mais je n'en suis pas si sûre quand même ... Je reste quelques instants encore à le regarder, secouant la tête en me disant qu'il ne pouvait pas me voir. Je regarde ailleurs. Mon regard se pose sur les vagues, attirantes. Je relève les bas de mon pantalon jusqu'en dessous des genoux et avance dans l'eau salée. Le froid de l'eau pénètre ma peau et fait un effet électrisant, me tirant un petit cri de surprise. Je tremble un peu au début, puis m'habitue à la température. Quiconque qui aurait voulu trouver un bon moyen de se réveiller aurait fait la même chose. De toute façon, c'est sûr que je n'arriverai pas à dormir avec le Roi et ses soldats dans les chambres de l'étage d'en dessous.
Une seconde d'inatention plus tars et une grosse vague me renverse dans l'eau glacée. Je pousse un autre cri, luttant pour ne pas me faire emporter dans les eaux sombres. Complètement trempée, je rampe sur le sable, tremblant de tous mes membres avec le vent qui souffle impitoyablement sur moi. Je reste en boule, blottie contre mes genoux, claquant des dents. Au fond, je me maudis de ne pas avoir fait attention. C'est bien la première fois qu'une telle chose m'arrive ...